Phytos Opération coup de poing de Greenpeace chez InVivo
Dix-neuf activistes de Greenpeace ont bloqué l'entrée du siège d'InVivo, avenue de la Grande-Armée, à Paris, le 13 mai au matin, aux cris de « Philippe Mangin, Thierry Blandinières, empoisonneurs ».
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De 7 h 40 jusqu'aux alentours de midi, dix-neuf activistes de Greenpeace ont bloqué l'entrée principale de la coopérative agricole InVivo à Paris avec un mur de bidons symbolisant des pesticides. Selon l'ONG, « ces bidons représentent un volume de 10 000 litres, soit l'équivalent du volume de substances actives vendues en une heure et demie en France ».
Les activistes ont également collé une banderole indiquant « Philippe Mangin, Thierry Blandinières : empoisonneurs ! » sur la vitrine du bâtiment, et déployé des pancartes similaires, mettant ainsi en cause nommément le président et le directeur général de l'union de coopératives.
Cette action intervient après la publication le 12 mai par Greenpeace d'un rapport compilant les données scientifiques de plus de 150 études de référence détaillant les impacts sanitaires des pesticides.
Une action pour réorienter les travaux d'InVivo
Anaïs Fourest, chargée de la campagne Agriculture à Greenpeace, justifie l'action en ces termes : « La vocation d'une coopérative agricole comme InVivo est d'être au service des agriculteurs, pas de les empoisonner avec des pesticides ! Il n'est pas acceptable que Philippe Mangin et Thierry Blandinières développent toujours plus l'activité de vente de pesticides, allant même jusqu'à en fabriquer. En faisant cela, ils privent les agriculteurs de solutions alternatives qui préserveraient leur santé et celle des Français. »
InVivo qui « a réalisé pour l'exercice 2012-2013 un chiffre d'affaires de près d'un milliard d'euros via la vente de pesticides de synthèse », selon Greenpeace, soit « plus de la moitié des ventes des pesticides en France », « doit réorienter totalement ses efforts de recherche et développement pour rendre accessibles au plus grand nombre d'agriculteurs les pratiques et solutions alternatives aux pesticides chimiques ».
200 collaborateurs dédiés à la R & D pour l'agroécologie et le biocontrôle chez InVivo
Sans condamner officiellement cette action, InVivo a répondu aux accusations de l'organisation dans un communiqué de presse : « Les produits phytosanitaires occupent aujourd'hui une place incontournable dans la palette des solutions disponibles pour répondre à l'objectif de produire plus et mieux. Afin d'optimiser l'utilisation de ces produits, InVivo investit dans les technologies de pointe (outils d'aide à la décision, agriculture de précision). Simultanément, InVivo consacre des moyens importants (200 collaborateurs dédiés) à la recherche et au développement dans les domaines de l'agroécologie (qualité de l'eau, biodiversité, réchauffement climatique) et du biocontrôle. »
Sur son compte Twitter, InVivo a mentionné que « la recherche de solutions de biocontrôle et d'agroécologie, une priorité sur laquelle nous investissons 40 % du CA de nos filiales concernées » ou encore que « avec 300 fermes, nous sommes le 1er réseau dédié à la réduction des pesticides et de leurs impacts environnementaux ».
Et ce n'est pas fini…
Ce genre d'action de la part de Greenpeace ne devrait pas être la dernière car l'ONG a choisi de faire de l'agriculture l'un de ses thèmes prioritaires de campagne pour les années à venir. Son objectif est « de dénoncer les échecs de l'agriculture industrielle et de se battre aux côtés des agriculteurs et des consommateurs pour produire et manger plus sainement ». Un site web international a même été lancé le 11 mai pour inciter les internautes à rejoindre ce mouvement, en relevant un défi individuel.
Renaud Fourreaux
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